Nombreuses sont les femmes qui se disent féministes mais qui ne se battent pas au nom de toute la gente féminine, laissant de côté certaines d’entre elles telles que les femmes voilées, les travailleuses du sexe ou encore les femmes trans.
Parce que oui, nous sommes toutes des femmes et cela, peu importe notre confession, nos choix, notre parcours ou ce qui se trouve entre nos jambes à notre naissance. Dès lors, la lutte pour les droits des personnes trans devient notre lutte à nous tous. Deux luttes d’apparence distinctes qui vont se rapprocher pour ne faire plus qu’une : celle contre le patriarcat.
Tout d’abord, les injustices vécues autant par les personnes trans que par les femmes découlent d’une même source : une société patriarcale anxiogène et trop exigeante. D’une part, une certaine masculinité toxique va dicter aux hommes d’être virils, de ne pas pleurer car ce serait signe de faiblesse, de se comporter en “homme” comme ils aiment le dire. Cette masculinité toxique a une tolérance quasi zéro pour tout individu de sexe masculin qui se sentirait femme. D’autre part, on trouve une hypersexualisation de la femme, peu importe son âge, ce qu’elle fait ou ce qu’elle dit, qui réduit sa personne à son sexe et la cantonne dans un rôle d’objet. La société lui dira d’être apprêtée mais pas trop, sans être négligée non plus ; si elle s’exprime, la société lui dira qu’elle exagère et pas qu’elle réagit, sans jamais la prendre au sérieux. Les modèles patriarcaux étouffent et oppressent leurs victimes.
Cependant, bien que les femmes et les personnes trans aient le même bourreau, elles ont des objectifs qui divergent. Je pense que si la lutte pour les droits des personnes trans s’inscrit dans le féminisme, elle formerait une sorte de section de celui-ci. C’est pour cela que je pense que le combat des femmes est plus large. Car il englobe différentes réalités et représente plus de la moitié de la population. Elles se battent pour leur intégrité, pour être écoutées et enfin gagner l’équité. Le combat des personnes trans n’inclut pas le combat des femmes. Ici, il est question d’identité, d’être reconnu et accepté pour qui nous sommes vraiment, de ne plus être marginalisé et d’enfin être compris. Pas à pas, les personnes trans ont acquis des victoires comme pouvoir changer de sexe sur des documents officiels, et continueront jusqu’à gagner leur combat.
Il me tient à cœur de revenir sur le fait que nous sommes simplement toutes des femmes et que nous sommes sur le même piédestal, il n’y a ni hiérarchie ni de “vraies” femmes comparées à d’autres. On ne peut dissocier les femmes trans des autres femmes et si on le fait quand même, c’est que, selon moi, on mène le mauvais combat.
J’aimerais finir en insistant sur l’importance de ces deux combats. Certes, ils n’ont pas forcément le même dessein mais ils ne sont pas pour autant adversaires et ils ne doivent pas oublier qui est le vrai ennemi. Ils peuvent se battre ensemble ou séparément mais ces luttes s’inscrivent dans un combat bien plus large que leurs droits respectifs : elles se battent pour un monde plus juste.