Le 8 septembre 2025, est apparue sur les murs des Royal Courts of Justice de Londres, une nouvelle fresque signée de l’artiste Banksy, qui attaque le système judiciaire britannique. Cette création relance les débats autour du street art.
Elle représente un juge qui frappe un manifestant à l’aide d’un maillet, marteau symbole de sa profession. La pancarte de la victime est tachée de sang. Cette œuvre fait référence aux centaines de manifestants arrêtés durant un mouvement pro-palestinien et incarne la lutte entre le droit de manifester et les institutions qui le répriment chaque jour un peu plus. Aujourd’hui, parce que ce monument est classé, l’œuvre a déjà en grande partie été effacée, après avoir été cachée et surveillée pendant plusieurs jours.
Aussi célèbre qu’anonyme, Banksy continue de déconcerter les foules jour après jour. Qui se cache derrière ces créations ? Un homme ? Une femme ? Un collectif ? À ce jour, le mystère reste entier… L’artiste est controversé et les opinions vont bon train au sein du monde de l’art. Peut-on dénoncer un système à qui l’on doit sa réputation et son succès ? Une chose est sûre, Banksy en a fait sa signature.
Les œuvres de Banksy, à la manière d’un Jean de la Fontaine du XXIe siècle, mettent en scène des animaux ou des humains dans le but de tourner en dérision le système ou interpeller sur un sujet d’actualité. Cette manière de s’exprimer via des fresques murales est typique du street art, une expression artistique particulière, empreinte de spontanéité. Cette dernière permet la retranscription d’émotions et de sentiments de manière brute. L’amour, l’indignation, la colère, la joie, la lutte sont ainsi déployés dans l’espace public.
Le street art à la dalle
Une question se pose alors : l’art perd-il ses lettres de noblesse en se rendant accessible à tous ? Ce n’est pas le pari qui est pris par notre ville universitaire, qui fait de l’art public une véritable attraction touristique. A Louvain-la-Neuve, le street art est un mode de communication, une nouvelle façon de s’exprimer, de contester. Pas besoin d’une après-midi pluvieuse et inoccupée pour se pointer dans une expo, la ville est un vrai musée à ciel ouvert.
La maison du tourisme du Brabant wallon propose même des visites guidées, accompagnées de spécialistes du street art, dans les rues de Louvain-la-Neuve. Le Musée L offre également des promenades qui passent par les plus belles fresques de la dalle. Enfin, une balade passant par les plus impressionnants sites de street art est téléchargeable gratuitement sur le site internet « visitwallonia.be », Le Kosmopolite Art Tour.
Le street art est une expression artistique qui ne cesse d’évoluer et de se développer partout autour du globe. A Louvain-la-Neuve, les œuvres ne sont pas figées non plus, des ateliers sont ponctuellement proposés par la maison des jeunes, « Chez Zelle », afin de réaliser de nouvelles œuvres sur les murs qui nous entourent. Même s’il ne s’agit que d’un exemple, de nombreux collectifs arpentent encore le pavé ou l’asphalte à la recherche d’un emplacement à embellir ou à doter d’un dessin dénonciateur, militant ou humoristique.
