Si vous avez aimé le dernier album de Bad Bunny, Alors il faut qu’on parle…  

Derrière le son du reggaetón moderne, derrière les chansons de Bad Bunny,  de J Balvin, de Rauw Alejandro, se cache un nom que vous entendez rarement

Tainy, Tainy Tunes, ou aussi connu comme « el chamaquito, que a los 16 años anda en Mercedes »  («le gamin, qui depuis ses 16 ans roule en Mercedes»), un producteur discret mais omniprésent, il est l’architecte sonore d’un mouvement devenu global. Son empreinte dépasse les frontières du genre. Si vous vibrez sur les rythmes latinos d’aujourd’hui, alors vous dansez sur la vision de Marcos Efraín Masís Fernández AKA Tainy. 

Le reggaetón, c’est plus qu’un rythme, c’est une culture née à Porto Rico dans les années 1990, inspiré du dancehall jamaïcain, du hip-hop latino et du dembow de la République Dominicaine. il s’est imposé comme la “bande-sonore” d’une génération. Mais si le genre a su évoluer, et passer du statut de musique underground à celui de phénomène mondial, c’est grâce à des figures comme Tainy. Depuis vingt ans, il repousse sans cesse les limites du son latino, en y injectant des influences électroniques, pop ou encore classiques. 

Né en 1989 à San Juan, Porto Rico, Tainy commence à créer de la musique à seulement 15 ans, au sein du légendaire duo Luny Tunes, pionniers du reggaetón des années 2000. C’est dans leurs studios qu’il apprend les fondations du beat, du rythme et de la structure sonore du genre. Rapidement, son talent éclate : il signe des morceaux pour Wisin & Yandel, Don Omar, et Daddy Yankee (oui exactement, le mec qui chante Gasolina). Autrement dit, Tainy est là dès les premiers hymnes qui feront du reggaetón une révolution. Pourtant, Tainy ne se contente pas d’imiter la formule. Très tôt, il cherche à innover, à ouvrir le genre, à y infuser de nouvelles textures et émotions 

Pour faire évoluer le style musical, une figure essentielle émerge  : Bad Bunny, il a souvent déclaré que Tainy comprenait sa vision mieux que quiconque. Tainy de son coté, voit en Bad Bunny la voix parfaite pour incarner cette mutation du reggaetón, celle d’une génération décomplexée, qui ose mêler l’intime et le politique, le street et le pop. Ensemble, ils ont façonné le genre le plus emblématique de la musique latine contemporaine, à la fois sensible et universel. 

En 2023, après des années à travailler pour les plus grands, Tainy publie enfin son premier album solo : DATA. plus qu’un disque, c’est un manifeste. DATA est une expérience sonore, un voyage dans la tête d’un producteur qui conçoit la musique comme un langage entre l’humain et la machine. L’album s’articule autour d’un concept narratif : l’histoire d’un cyborg nommé Sena, qui découvre le monde à travers la musique.   

Sur le plan musical, DATA est une fresque. Vingt morceaux, vingt univers, vingt collaborations. On y retrouve Bad Bunny, bien sûr, mais aussi Arcangel, Daddy Yankee, Rauw Alejandro, Feid et Wisin & Yandel. Chaque titre explore une facette différente du reggaetón : de la nostalgie du ‘old school’ à l’électro futuriste, du trap aux mélodies pop. Ce n’est pas un patchwork, mais une conversation entre générations. Tainy y joue le rôle du médiateur : celui qui relie le passé et l’avenir du genre. 

Tainy est donc à la fois l’héritier et l’innovateur : héritier du reggaetón des années 2000, qu’il a contribué à construire, et innovateur d’un style musical moderne qui s’impose aujourd’hui partout dans le monde. 

Alors oui, la prochaine fois que vous écouterez Bad Bunny, pensez à Tainy. Parce qu’au fond sans Tainy, pas de Bad Bunny. Et parler de Tainy, c’est parler du reggaetón et de la culture de l’Amérique-latine elle-même.

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