Quel étudiant êtes-vous ?

Qu’on traite les uns de kapistes bouffeurs de quinoa en sarouel, les autres de vieux cerclards fachos cis blancs privilégiés à l’humour oppressif, les clichés sur les étudiants ont la vie dure. Essayons d’évaluer un peu leurs fondements par les résultats d’une petite enquête.

J’ai publié il y a quelques semaines un questionnaire en ligne qui avait pour but de sonder le profil sociologique des étudiants selon qu’ils appartiennent ou non à l’une ou l’autre organisation étudiante : kot à projet (kap) ou cercles et régionales, ou encore l’AGL. Quelle est leur orientation politique, leur milieu socio-économique, etc., autant de questions auxquelles soixante étudiants ont répondu pour éclairer notre lanterne.

Bien sûr, ce n’est pas assez pour constituer un panel largement représentatif, d’autant plus que les canaux de diffusion de l’enquête sont influencés par mes propres réseaux de connaissances. Néanmoins, en comparant entre eux et de manière proportionnelle sur des tableaux Excel les étudiants qui répondent à de mêmes critères, nous pouvons observer certaines tendances.

Pour ce qui est de l’orientation politique, nous leur avons demandé de choisir entre « gauche ou centre gauche » et « droite ou centre droit ». La moyenne des sondés était de 54 % à gauche et donc 46 % à droite. 85 % de ceux qui ne sont qu’en kap sont de gauche, contre 75 % pour ceux qui sont en kap et en cercle ou régionale (nous abrégeons « cercle ou régio » par « cercle »), 36 % des gens uniquement en cercle et 24 % des autres. Les étudiants membres de l’AGL étaient beaucoup moins nombreux à répondre, mais ils étaient tous de gauche.

Le profil socio-économique a été dressé en demandant la profession des parents (cadre supérieur, cadre, employé moyen, à basses qualifications et sans emploi), leur plus haut diplôme, et si l’étudiant était boursier. 52 % de ceux qui ne font partie d’aucune organisation ont au moins un parent cadre ou cadre supérieur, contre 70 % des kapistes et 43 % pour les cerclards, mais les cumulards (kap et cercle) sont, eux, 75 % à voir au moins un parent cadre supérieur. De même, pour les diplômes, 47 % de ceux qui ne font rien, 75 % des kapistes, 35 % des cerclards, 88 % des cumulards ont leurs deux parents qui sont allés à l’université

Pour l’AGL (qui n’étaient pas très nombreux, je le rappelle), 75 % avaient les deux parents cadres supérieurs, mais 25 % avaient des parents employés à basses qualifications ou sans emploi – gros contraste – et, sans surprise, ces mêmes avaient, dans des proportions égales, les deux parents universitaires ou alors diplômés du secondaire inférieur ou supérieur.

Quant aux bourses, kapistes et cerclards gravitent autour de 8-9 %, 0 % pour les cumulards et 23 % pour les autres.

On remarque aussi que l’implication à l’AGL est très variable : près de la moitié des sondés cumulards y sont, contre 15 % des kapistes et nul cerclard.

Voilà les quelques résultats que j’ai choisi de vous présenter, qui sans doute auront renforcé un peu plus vos idées reçues. Mais de toute façon, vous n’avez pas besoin de cela pour continuer à vous taper gentiment les uns sur les autres ; il y a aura toujours des bobos pour se donner bonne conscience et s’entre-gratifier, des ripailleurs pour godailler à l’ancienne et des fils à papa pour se faire un tremplin politique en demandant la réduction des minervaux ! Mais heureusement, nous ne sommes pas que des clichés et l’université est là pour continuer à nous ouvrir sur le monde !

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