“Polaris Down”, ou comment s’offrir la Lune

Imaginez : nous sommes en 2050. Les smartphones ont disparu, remplacés par des puces incrustées dans nos rétines. Les voitures sont obsolètes, désormais remplacées par des drones à taille humaine. Et il est possible de s’offrir un aller-retour sur la Lune, comme certains achètent des billets Ryanair pour le Japon. Cela vous semble impossible ? Un futur inatteignable ? Pourtant, Elon Musk et sa société SpaceX ont organisé la première sortie spatiale privée.

Elon Musk, le milliardaire connu notamment pour le rachat de l’ancienne plateforme Twitter, devenue X, a financé et organisé la première mission spatiale privée nommée “Polaris Down”. Le mardi 10 septembre, la fusée a décollé avec quatre milliardaires à son bord, leur permettant de réaliser leur rêve extravagant de voyager dans l’espace.

Un milliardaire, deux milliardaires…

Avec cette sortie hors du commun d’une durée de 5 jours, de nombreuses questions se sont posées, notamment concernant le financement de cette mission. D’une part, nous avons l’entreprise SpaceX, qui enchaîne les découvertes scientifiques. D’autre part, des financements privés, notamment ceux du passager et milliardaire Jared Isaacman, qui a refusé de dévoiler le coût total de la mission. Et comme un milliardaire astronaute ne suffisait pas, il a ramené un de ses proches amis, lui aussi très fortuné.

Bien que la mission se soit déroulée sans encombre et que les quatre aventuriers de l’espace soient revenus sains et saufs, nous, simples mortels, pouvons-nous interroger sur l’éthique de cette expédition.Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk organise ce type d’expédition, réservée exclusivement aux plus fortunés. La question se pose alors : la conquête de l’espace ne serait-elle désormais réservée qu’aux privilégiés ?

Une première historique 

Rappelez-vous, le premier pas de l’homme sur la Lune remonte au 21 juillet 1969, lorsque Neil Armstrong, astronaute américain, marqua l’histoire. À l’époque, cette mission faisait partie d’une véritable course à l’espace entre les États-Unis, la Russie et la Chine, des États mobilisant des fonds publics. Aujourd’hui, il semble que seuls ceux qui ont un portefeuille bien rempli puissent s’offrir la Lune. Il ne s’agit donc plus seulement d’une course entre Nations, mais bien entre milliardaires. 

D’un autre côté, Elon Musk a relancé une compétition entre les entreprises privées désireuses de conquérir l’espace. Boeing, par exemple, a récemment entrepris une mission vers la Station spatiale internationale (ISS), mais celle-ci ne s’est pas aussi bien déroulée que prévu. Les deux astronautes se retrouvent coincés dans l’ISS et devront patienter huit mois avant de pouvoir revenir sur Terre. Boeing a encore du chemin à parcourir pour rattraper SpaceX.

« Vise la lune, tu atterriras peut- être dans les étoiles »

Nous pouvons donc nous attendre à de nouvelles péripéties spatiales. Mais cette fois-ci, les protagonistes ne seront plus des astronautes hautement entraînés ayant consacré leur vie à la préparation de missions spatiales. Il s’agira peut-être d’un employé d’Elon Musk, ou de son cousin, désireux d’assouvir sa dernière lubie.

Néanmoins, il faut reconnaître que SpaceX permet de faire avancer les découvertes scientifiques, qui avaient ralenti ces dernières années. Grâce à des fonds privés conséquents, l’exploration de l’immensité de l’espace connaît un nouvel élan. Mais à quel prix ?

Alice Gilson

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *