Comment être soi quand on n’est ni tout à fait jeune, ni franchement vieille ? A-t-on encore le droit à la joie, l’amour, le désir ? Voici quelques questions explorées par Perfect Day, un texte délicat signé Geneviève Damas et mis en scène par Lara Ceulemans.
L’œuvre trace le portrait touchant de Marie, 64 ans, créatrice de parfums. Elle est mère, fille de sa mère, mais aussi femme, collègue, amie, amante. Doutes et enthousiasmes accompagnent cette valse folle de l’existence, que la protagoniste nous partage en toute authenticité.
Malgré un début un peu hésitant, à la manière peut-être d’une rencontre qui demande du temps à se construire, Perfect Day aborde sans mièvrerie les complexités de l’entre deux âges. Le jeu sensible de la comédienne, Hélène Theunissen, offre au public un voyage d’une grande intimité jamais voyeuriste.
Ce (presque) seul en scène – nous vous laissons le loisir de découvrir ce que ce « presque » signifie – pose un regard féminin sur la féminité, sans chercher à la définir à tout prix. Nécessairement féministe par son sujet, il ne tombe par pour autant dans le cliché ou la lourdeur. C’est terriblement rafraîchissant tout en étant, à certains moments, réellement drôle.
Marie nous touche par sa vérité et son humanité. Elle nous rappelle une mère, une sœur, une amie, ou peut-être bien une part de soi. La pièce se clôture par une fin magistrale qui ne peut qu’inviter à applaudir vigoureusement l’extraordinaire performance de l’actrice.
Je ne vous en dirai pas plus, car Perfect Day est une véritable rencontre entre Marie et les spectateurs qu’il vaut mieux vivre que décrire. Si vous souhaitez en faire l’expérience, foncez au théâtre du Blocry dès à présent et jusqu’au 3 décembre : vous n’en sortirez pas indifférent.
Blandine Clément pour l’Étincelle.