Vous avez sûrement vu passer de nombreuses interviews de politiciens sur vos TL Facebook, Instagram, ou encore TikTok. Vous avez sans doute les références des fréquentes allocutions d’Emmanuel Macron qui se ridiculise avec son jargon moyenâgeux. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il parlait ainsi ? Pourquoi les personnalités publiques utilisent sans cesse les mêmes tournures de phrase et évitent consciencieusement tel ou tel sujet ?
Dans une démocratie, les débats sont primordiaux. Il est important que les membres de l’élite puissent s’exprimer et se justifier auprès du peuple. Or, bien souvent lors des interviews politiques, le public n’est pas présent et n’intervient pas directement dans le débat. C’est le rôle des journalistes (ou de McFly et Carlito) de poser les questions et de représenter les citoyens en quelque sorte.
L’idéologie
L’une des manières d’aborder un problème politique lors d’une interview est l’idéologie. En général, elle est utilisée pour éviter de parler d’extrême gauche ou d’extrême droite. C’est une façon de répondre à une question, non pas en fonction de la réalité d’un problème, mais en fonction de principes intellectuels.
La victimisation
En politique, se présenter en victime, au-delà d’être un comportement d’une maturité douteuse, c’est surtout une bonne stratégie rhétorique. Lorsqu’on ne peut pas débattre d’un sujet, lorsqu’on ne veut pas reconnaître qu’on a fait une erreur, une seule solution persiste : faire diversion. Et quoi de mieux pour faire diversion que de se présenter en victime d’injustice. Cette technique présente des avantages : elle déresponsabilise et permet de changer de sujet.
Action réaction
Aussi, en politique comme à la guerre, la meilleure défense, c’est l’attaque. Il s’agit de directement attaquer la personne qui nous a posé la question en lui retournant l’accusation. C’est comme lorsqu’on vous fait remarquer que vous polluez en venant à l’université en voiture et que vous répondez “oui, mais toi aussi tu pollues en venant en bus”. Cette attaque est souvent suivie d’une parole gentille, pour un peu adoucir la conversation. Alterner entre séduction et brutalité. Afficher un sourire mais s’en prendre à toute personne qui ne va pas dans son sens : c’est ce qui caractérise nos représentants démocratiques.
L’énumération
L’une des spécialités des politiciens en interview, c’est de compter sur leurs doigts. Comme Manu lors de son interview avec Hugo Décrypte : petit 1, petit 2, petit 3… C’est une technique bien connue pour donner l’impression qu’on maîtrise le sujet alors qu’on ne fait que répéter ce qui se trouve dans le programme. D’ailleurs, après cette interview, on n’a rien appris de nouveau à part qu’il préfère retirer sa montre pour être plus à l’aise.
Mais ne vous y trompez pas, les débats ou interviews politiques ne sont pas là uniquement pour répondre aux questions des citoyens, mais bien souvent pour faire campagne. Comme vous aurez l’occasion de le constater à l’approche des élections belges en juin 2024, nos chefs de partis préférés revêtiront leur plus beaux sourires d’hypocrites et se présenteront à toutes les apparitions publiques ou télévisées possibles. Le but ? Vous en mettre plein la vue à coup de “nous voulons revaloriser le pouvoir d’achat de nos concitoyens” ou encore “la police ça se respecte”, comme dirait notre cher GLB.