Maggie Smith, connue pour son rôle de professeure McGonagall dans la saga “Harry Potter”, est décédée le 27 septembre dernier. Les fans du petit sorcier lui ont rendu hommage à travers le monde. Pourtant, sa carrière ne se résume pas à ces huit films et contient bien d’autres œuvres mémorables. Voici quelques pépites qui méritent le coup d’œil.
Tout commence véritablement en 1970, où Maggie Smith obtient un Oscar pour son rôle de Jean Brodie dans “Les Belles Années de Miss Brodie”, réalisé par Ronald Neame. Ce film marque véritablement le début de sa carrière, après des années passées à se produire sur les planches. Le cinéma britannique y brille à son meilleur niveau, avec une écriture intelligente, un casting impeccable, où l’actrice démontre son immense talent de dramaturge, cette fois face caméra. Un classique du 7ème art anglais, souvent oublié, mais ô combien jouissif et agréable à regarder.
Quelques années plus tard, elle collabore avec le réalisateur James Ivory (“Maurice”, “Howards End”…) pour sa première adaptation d’un roman d’E.M. Forster. Dans “A Room with a View”, une comédie dramatique, Maggie Smith livre une performance douce et drôle aux côtés d’Helena Bonham Carter. Un véritable moment de plaisir, car ce film se déguste comme une tasse de thé chaude, réconfortante et parfaitement épicée.
En 2001 sort “Gosford Park”, l’un des derniers films chorals de Robert Altman (“The Long Goodbye”, “Short Cuts”…), qui met en scène Maggie Smith dans un rôle sur mesure. Le pitch propose une véritable dissection satirique de la société britannique d’un autre siècle, entre secrets, hypocrisie et apparences. L’écriture et la mise en scène sont particulièrement soignées. “Gosford Park” vous évoquera immanquablement le célèbre feuilleton britannique, qui a marqué les dernières années de l’actrice.
Trois ans plus tard, Maggie Smith retrouve sa camarade de jeu, Judi Dench, dans “Ladies in Lavender”. Les deux sœurs, interprétées par Smith et Dench, voient leur vie bouleversée par une rencontre inattendue. Ce film, délicieusement british, fait briller la complicité entre les deux actrices, qui crève l’écran et ravit autant les yeux que les oreilles.
Maggie Smith a également participé à la duologie “Indian Palace” de John Madden (“Shakespeare in Love”, “La Dame de Windsor”…). Autour de ces films, un casting 4 étoiles regroupant le meilleur du microcosme dramatique britannique. Bill Nighy, Judi Dench, Penelope Wilton, Celia Imrie et Tom Wilkinson nous font tantôt rire, tantôt pleurer, dans ces douces mélancolies, narrant l’acte de folie d’octogénaire nostalgique d’une vie passée.
Sorti en 2015, “The Lady in the Van” est sans doute l’un des films qui conclut parfaitement sa carrière. Dans ce métrage, Maggie Smith interprète une vieille dame acariâtre et solitaire, vivant à bord de sa camionnette, qui a élu domicile devant l’entrée d’un intellectuel snobe et ermite. Un rôle taillé sur mesure pour l’actrice, qui nous fait à la fois grincer des dents et nous touche droit au cœur.
Ce qui est indéniable, c’est qu’un rôle récurrent lui a vraiment collé à la peau ces dernières années. Figure de grand-mère acariâtre, légèrement peste et délicieusement tendre. Ce doux visage, au sourire malicieux, a marqué à jamais le milieu du cinéma et va terriblement nous manquer.
Membre honoraire du club très fermé des grandes dames du 7ème art britannique, aux côtés de Judi Dench, Joan Plowright ou encore Eileen Atkins. Ces quatre actrices se sont d’ailleurs retrouvées dans l’excellent documentaire “Nothing Like a Dame” (2018), où elles se remémorent leur vie et leur carrière sur le ton de la confidence. Le théâtre et leur amour pour Shakespeare sont majoritairement abordés, laissant moins de place à leur carrière sur le grand ou petit écran. Ce qui aurait pu devenir ennuyeux se transforme en une conversation chaleureuse entre elles, empreinte de bienveillance, tantôt taquine, tantôt vacharde sur leur vie passée.