L’université prépare-t-elle réellement au monde de l’emploi ? C’est du moins ce qu’on dit assez souvent et c’est surtout pour cela que les étudiants se lancent dans des études supérieures.
Le monde universitaire est supposé préparer les étudiants à s’aventurer dans la vie active en leur donnant les clés, les bagages nécessaires. Cependant, on peut remarquer que parfois, les étudiantes et étudiants, en sortant de leurs études, ne savent pas ce qu’ils veulent faire et notamment comment ils peuvent pratiquer leurs compétences théoriques
D’un savoir purement théorique
Les différentes filières qu’offre l’université ne permettent pas la même mise en pratique de nos compétences théoriques. Les filières sociales et économiques offrent une formation théorique riche, tout comme celle de droit, de philosophie et d’histoire. Pour certains secteurs, il est très dur de mettre en œuvre des cours qui permettent de tester leurs compétences acquises. Les étudiantes et étudiants en droit diront que les cours qu’ils étudient mènent à la pratique via les fameux casus, même si cela reste très abstrait. Les perspectives d’emploi, que les étudiants pourraient briguer pendant les études, ainsi qu’à la fin de leur bachelier ou master, ne sont pas si claires. Il n’est pas toujours évident de savoir où ils peuvent postuler et surtout ce qu’ils sont en mesure de faire.
Le constat est le même pour toutes les filières présentées plus haut. Elles sont considérées comme des filières plus intellectuelles et donc moins manuelles, où les compétences techniques sont moins valorisées. Il est également compliqué de former aux différents métiers possibles en cours étant donné la diversité importante de débouchés professionnels.
A la fin de leurs études, la description des différentes possibilités d’emploi n’est que très peu abordée et reste davantage conceptuelle. Caroline, qui a étudié le droit et qui travaille maintenant au SPW, raconte: “On n’est pas vraiment formés lors de nos études. En droit, on nous apprend à savoir où chercher. J’ai commencé mon premier travail comme juriste et je ne savais pas ce que j’allais vraiment y faire”. Le constat est le même quand elle est rentrée dans l’administration publique : “On m’a mise devant un ordi, à un bureau, sans vraiment me dire ce que je devais faire et par où commencer”.
Il est vrai qu’ à l’université, les possibilités d’insertion dans le monde du travail sont très brèves. La plupart se font lors du master, pour une durée très courte, et n’incluent pas pour toutes les formations. La période de stage est souvent liée au mémoire et doit être intercalée, parfois difficilement, à un horaire de cours chargé.
Aux compétences pratiques
A l’instar de ce qui se fait dans les universités, les hautes-écoles sont beaucoup plus à la pointe. Il faut aussi dire que la distinction entre l’enseignement universitaire et celui dispensé en haute-école réside principalement dans le style de formation. La haute-école aura une approche beaucoup plus pratique et professionnalisante que l’université. La haute-école donne, et ce dès la première année de formation, un stage dans différentes institutions ou entreprises. Les étudiantes et étudiants sont donc vite plongés dans le grand bain du monde actif.
C’est un style de formation qui fait ses preuves, les entreprises étant toujours heureuses d’accueillir des étudiants possédant un bagage technique plus important. Avec un stage annuel, les étudiantes et étudiants savent à quoi s’en tenir et comprennent directement la réalité de leur travail. Cela peut les aider à mieux orienter leur choix de carrière. En clair, les stages leur donnent l’opportunité de confirmer ou d’infirmer leurs attentes du monde du travail.
Quoi qu’il en soit, les études permettent une intégration dans le monde du travail, même si les formations en haute-école préparent de facto mieux, vu leur angle d’approche. N’hésitez pas à tester différents postes, on ne sait jamais, peut-être que votre job de rêve se trouve au détour d’une annonce LinkedIn inattendue.