Mercredi dernier, l’Étincelle se rendait au Studio 12 pour découvrir L’Art du rire. Ce mini-spectacle présenté comme conférence par son interprète, Jos Houben, a énormément voyagé. En effet, Houben est flamand et joue fréquemment sa pièce en français, mais il a aussi énormément performé en Amérique, en Angleterre et ailleurs.
Entrons directement dans le vif du sujet. Avant tout, le comédien se penche sur le corps humain, ses postures, ses mimiques et ses expressions de tête. Avec des exemples simples de la vie quotidienne, il démontre brillamment que notre corps parle en continu. De son œil expert, Houben décrète que dès notre plus jeune enfance, notre posture aspire à la droiture et la verticalité. La chute, qui est centrale dans l’exposé, représente pour lui la perte de dignité. Cette dernière a une importance toute particulière pour lui, surtout quand elle provoque le rire.
Par la justesse des démonstrations du comédien, on a du mal à se retenir d’esquisser un sourire ou de glousser lors de la représentation. Les rires du public viennent valider sa théorie. En quelque sorte, nous nous sentons donc un peu comme des cobayes qui répondent à son expérience par l’intensité de nos rires. L’implication et l’ouverture du public est dès lors cruciale et plus que tout, on se sent connecté aux autres spectateurs.
Le show est très réussi mais laisse néanmoins apparaître quelques imperfections. L’accent flamand de Houben est parfois difficile à suivre. Même si les rires reposent principalement sur ses postures, imitations et simulations d’accident, on aimerait aussi rire de ce qu’il exprime avec les mots. De plus, le rythme de la pièce est très saccadé et les explications nous sont déballées sans réelles transitions. Cela donne une pièce de seulement 50 minutes qui nous a laissé légèrement sur notre faim.
Pour finir, en plus de la justesse des explications de ce conférencier comique, il faut dire que l’on se plonge naturellement dès la première minute dans ses explications. Le français n’est certes pas sa langue natale, mais il arrive à captiver son public avec une aisance déconcertante. Bref, bravo et respect à ce professeur d’art scénique qui partage son savoir de la meilleure des manières. Mimer un camembert coulant puis une vache surprise par une œuvre dans un musée, ce n’est certainement pas donné à tout le monde.
Si vous aussi, vous voulez être embarqué dans cet océan d’idées et de démonstrations loufoques, il est encore temps de vous rendre au théâtre cette semaine. Rendez-vous au Studio 12 ces mardi, jeudi, vendredi et samedi prochains.