La chasse, une pratique discutée

Aujourd’hui, plus que jamais, la chasse est une pratique controversée et son existence même est parfois remise en question. Anti-spécistes d’un côté et chasseurs de l’autre, les deux camps semblent irréconciliables. L’Étincelle est allé à la rencontre des différents protagonistes pour décrypter le vrai du faux. 

La biodiversité, un enjeu majeur 

« Les chasseurs sont les premiers écologistes du pays » entonnait Willy Schraen, Président de la fédération nationale des chasseurs de France. Une phrase polémique que l’on entend aussi de l’autre côté de la frontière. Dès lors, une question se pose : le chasseur est-il vraiment le gardien de la biodiversité ? « La biodiversité est un équilibre et le chasseur s’en porte garant », déclare P. Leloup, Président d’une association régionale de chasse. De fait, la surpopulation de gibier, notamment chez le sanglier, est une menace pour l’environnement et engendre des maladies comme la peste porcine, par exemple. Cependant, les associations de défense de la nature accusent la chasse d’être, pour le milieu naturel, plus un mal qu’un bien. « Avec une régulation de la grande faune volontairement « bridée », la biodiversité est largement impactée allant jusqu’à l’extinction de certaines espèces sensibles et la rupture de l’équilibre forêt/gibier », explique Maud Remacle, Coordinatrice de projets de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO). Un second problème est pointé : « Chaque année, plus de 21.000 tonnes de plomb, issues des projectiles, sont utilisées par les chasseurs en Europe, ce qui provoque, d’une part, la mort d’un à deux millions d’oiseaux et d’autre part, une sérieuse pollution des sols » ajoute-t-elle. En effet, le plomb n’étant pas biodégradable, il reste un danger majeur pour l’environnement. Toutefois, des solutions existent. L’acier, le bismuth ou encore le tungstène sont des alternatives réalistes et, pour les industriels, cette transition est l’occasion de faire naître des munitions entièrement propres, dépourvues de plastique, lui aussi tombé en disgrâce. 

Une affaire de liberté

P. Leloup est chasseur depuis plus de 50 ans. Aimant sa passion plus que tout et se déclarant comme un ami de la nature, il a pourtant subi des agressions de la part d’anti-spécistes et a déposé plusieurs plaintes. Aujourd’hui, il se demande si on va, un jour, l’empêcher de s’adonner à son loisir favori pour des dérives qui ne concernent qu’un petit groupe de brebis galeuses : « Pour ses pratiquants, la chasse est bien plus qu’une activité, c’est un mode de vie et une tradition inscrite dans le patrimoine commun. Supprimer la chasse reviendrait à restreindre la liberté de certains citoyens ». Cependant, cet avis n’est pas partagé par tous. En effet, la LRBPO pointe le manque de considération du bien-être animal au profit d’une occupation récréative. 

Demain, une chasse plus raisonnée 

« Aujourd’hui, la cynégétique est une pratique en perpétuelle amélioration grâce à une meilleure formation et une législation toujours plus exigeante. Il ne s’agit pas de mettre une arme entre les mains de n’importe qui », explique P. Leloup. De fait, pour exercer son activité, le chasseur doit être détenteur d’un permis obtenu après la réussite de deux examens (théorique et pratique) et est soumis à toute une série de règles particulièrement strictes. Cela a d’ailleurs permis une baisse drastique des accidents de chasse. Bien qu’elle reconnaisse les efforts réalisés, la LRBPO souhaiterait davantage de mesures notamment pour lutter contre les dérives: « Des changements sont nécessaires pour une chasse plus respectueuse de la biodiversité, du rôle multifonctionnel de la forêt et plus éthique ». En bref, la chasse de demain ne pourra être qu’une pratique plus raisonnée. Reste, désormais, à voir quels seront les nouveaux changements apportés dans le futur.  

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