knokke off – jeunesse dorée

Fin décembre, Knokke off débarquait sur Netflix et se retrouvait rapidement dans le top 5 des séries non-anglophones les plus vues. La série belge produite par la VRT a cumulé plus de sept millions de visionnages en trois semaines. Elle a ensuite hérité du prix de meilleure série de l’année à la cérémonie des Kastaars!, en Flandre. Pour autant, vaut-elle son pesant d’or ?

Le pitch de Knokke off n’est pas très alléchant de prime abord. Des adolescents riches sont en vacances sur la côte belge, à Knokke. Ils passent leurs journées à la plage et leurs soirées à faire la fête. Mais, dès le premier épisode, l’arrivée de Daan, un jeune Hollandais, vient chambouler les événements. Il loue un camping-car avec sa mère et travaille en tant qu’étudiant barman. Il a un mauvais premier contact avec le groupe d’amis riches, mais va tisser des liens avec Louise, une jeune fille bipolaire. La tension monte alors qu’on apprend qu’Alex, le petit ami de Louise, est froid et violent. En parallèle, on suit la mère de Daan, mystérieuse, qui cache une arme et de faux passeports à son fils. À la recherche de sa sœur, elle va se rapprocher des parents d’Alex. 

Le jeu de la plupart des acteurs n’est pas marquant. Il est simple et modeste. En revanche, tout tourne autour du personnage de Louise, joué admirablement par Pommelien Thijs. Si elle n’est pas très connue en Wallonie, Pommelien est une star en Flandre pour sa musique pop. La jeune femme de 22 ans a manifestement plusieurs cordes à son arc. Elle crève l’écran dans un contexte où tous les regards sont tournés vers elles.

La série met l’accent sur la bipolarité de Louise, mais aussi sur les violences sexuelles chez les jeunes. En tant qu’étudiant, on se sent particulièrement interpellés. L’insouciance, l’animosité due à l’alcool et la drogue, l’égoïsme et la toxicité de jeunes couples : Knokke off nous dévoile tout cela sans filtre. La violence est partout. Pourtant, on est quand même absorbés. Pas vraiment par le mystère principal autour de la mère de Daan, mais plutôt par la tension qui monte entre les personnages. Tout cela sur un rythme poussé : dix épisodes de trente minutes et très peu de moments creux. 

On se sent particulièrement proche de ces jeunes. Le flamand n’est pas une barrière. Au contraire, vous pouvez avoir un niveau de néerlandais inexistant, vous comprendrez quand même une bonne partie de ce qui est dit. « Putain », « Ça va », « Merci », « Bon, Allez ». Étonnamment, les Flamands passent très souvent par des expressions françaises. Ça renforce l’empathie qu’on développe pour eux au fil des épisodes. 

Je craignais particulièrement ce qu’allaient proposer les producteurs pour aboutir au sommet de l’escalier du récit à plusieurs étages. Mais, le dernier épisode est parfaitement dosé. La VRT a annoncé qu’une deuxième saison sortirait fin 2024. Il ne va pas être simple d’égaler l’accomplissement de la première.

Cendric Everart

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *