Cet été 2024 est marqué par le courage d’une femme, Gisèle Pélicot. Victime de viol pendant 10 ans, elle décide de briser le huis-clos de son procès, déclenchant une véritable onde de choc dans le monde.
Le 12 septembre 2020, Dominique Pélicot est surpris, par un agent de sécurité, à filmer sous les jupes de plusieurs clientes d’un supermarché. Conscient immédiatement du comportement problématique de cet homme, le vigile fait appel au service de police, poussant, sans le savoir, le premier domino d’une suite de révélations sordides.
L’enquête de police mène à la découverte d’un dossier « abus » sur l’ordinateur du suspect, 92 viols sont dénombrés dans les images et vidéos contenues dans ce fichier, révélant une organisation bien rodée, orchestrée par le mari de la victime. Gisèle Pélicot, pendant 10 ans, sera victime de viols répétitifs par son mari et des hommes contactés via un forum en ligne, Coco.gg (fermé suite à cette affaire). Dominique Pélicot usera de puissants anxiolytiques pour mettre sa femme dans un état d’inconscience totale. Si Gisèle Pélicot s’inquiètera à plusieurs reprises de soucis de santé dus aux médicaments ingérés à son insu, aucune découverte médicale n’aura lieu. Il faudra attendre l’arrestation de Dominique Pélicot en 2020 pour découvrir les abus. Gisèle Pélicot prit alors une décision courageuse : exposer au monde son histoire et ouvrir son procès au public. Ce choix va initier un réel débat sur la culture du viol dans notre société et la notion du consentement.
« Il faut que la honte change de camp »
Prononcée par l’un des avocats de la victime, Stéphane Babonneau, donne le ton. Les seules personnes qui doivent éprouver de la honte sont bien les violeurs et non les victimes. Si la plupart des accusés se présentent comme innocents dans cette affaire, prétendant ne pas avoir eu connaissance de l’acte de viol, Dominique Pélicot annonce à la Cour “Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire“. L’affaire Mazan doit être un rappel : aucune personne ayant subi un viol ne devrait avoir peur de dénoncer son bourreau. Malheureusement, en 2024 ce n’est pas toujours le cas.
La réalité des violences sexuelles en Belgique
D’après une étude réalisée par Amnesty International en mars 2020, en collaboration avec Sos viol, 48% des belges ont été exposé.e.s à la violence sexuelle, soit un.e belge sur deux. 20% des femmes ont été victimes de viol au cours de leur vie. Hélas, seulement 20% des victimes portent plainte dont 53% d’entre elles sont classées sans suite. Ces constatations, plus qu’alarmantes, donnent une réelle indication du manque de suivi et de considération des victimes de violences sexuelles.
Une vague de soutien
D’ailleurs, en Belgique, comme en France, sont organisées des manifestations en soutien à Gisèle Pélicot. Lors de ces marches, on a pu apercevoir le slogan « On te croit », ces mots doivent être adressés à l’ensemble des victimes d’abus sexuels. Gisèle Pélicot rencontre un grand appui dans cette affaire. Confronter son mari et l’ensemble de ses violeurs est d’un grand courage et porteur d’un message fort pour les autres victimes. Vous n’êtes pas seul.e.s.