Dernier rapport du GIEC: de la lourdeur des constats à l’espoir des solutions

Accablant et brutal. Ce 20 mars, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) publiait son très attendu sixième rapport d’évaluation sur le changement climatique. Un rapport plus que fondamental car il synthétise les connaissances scientifiques sur l’évolution du climat  acquises depuis 2014. Retour sur les constats, prévisions et solutions qui constituent ces travaux. 

De 1,1 à 1,5 °C 

Le rapport alerte sur l’ augmentation continue des gaz à effet de serre due aux activités humaines qui réchauffent notre planète. Il spécifie que les températures se sont déjà réchauffées d’1,1 °C depuis l’ère préindustrielle. 

Ce réchauffement entraîne des changements irréversibles tels que la hausse du niveau de la mer, la fonte des glaciers et, l’acidification des océans ou encore la diminution d’absorption de CO2 par les forêts et océans. Ces changements sont déjà grandement visibles à l’heure actuelle et risquent de s’intensifier au fil des années. Le GIEC a identifié 127 risques majeurs au niveau de l’agriculture, de la santé ainsi que de la biodiversité. En bref, les conséquences sont pires que celles imaginées auparavant.  

Entre 2030 et 2035, les experts estiment possible que le réchauffement atteigne 1,5 °C au vu de la situation actuelle. Afin d’éviter ce scénario, il faudrait réduire de 50% nos émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. 

Qui sont les victimes ?

Un autre constat alarmant que l’on retrouve dans le rapport est que « 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans un contexte de vulnérabilité extrême au changement climatique ». On parle donc de quasiment la moitié de la population terrestre qui vit dans des conditions propices aux météos extrêmes et donc aux catastrophes naturelles. 

Les experts mettent en évidence la responsabilité des pays riches dans ce réchauffement climatique tout comme le fait que les pays moins responsables subissent le plus d’impacts. 

Des solutions ? Si oui, lesquelles ? 

Afin de limiter cette hausse, le GIEC préconise une réduction radicale et rapide des émissions de gaz à effets de serre. Il faut progressivement abandonner les énergies fossiles et investir dans les renouvelables. Le rapport spécifie que le coût unitaire de l’énergie solaire a diminué de 85% et celui de l’énergie éolienne, de 55%. Il faut donc qu’il y ait de plus en plus de mesures politiques qui encouragent l’adoption de ces technologies et qui réduisent leurs coûts. 

En partant du constat que 54% des émissions de CO2 liées à l’activité humaine ont été absorbées par les systèmes naturels, le GIEC souligne l’importance de la reforestation, de l’agriculture durable ainsi que de la restauration de nos écosystèmes. 

Une transformation de nos sociétés vers plus de sobriété est également indispensable. Le défi climatique nous impose un changement global de nos modes de vie qui traverse tous les secteurs sociétaux. 

Nous devons aussi renforcer la coopération internationale et aider les pays en voie de développement en finançant leur transition écologique.

Et la Belgique dans tout ça ?

Le GIEC souligne dans son rapport l’insuffisance des efforts fournis par les États. Aux yeux de l’ONG Greenpeace Belgique, il est plus qu’important que l’exécutif belge et particulièrement la Flandre limite drastiquement ses émissions de gaz à effets de serre. 

C’est en juin prochain que la Belgique devra rendre à la Commission européenne son nouveau plan national énergie climat. L’objectif est une réduction de 47% des émissions. 

Greenpeace finit par enjoindre  « nos responsables politiques de faire de cette lutte contre la crise climatique un projet positif et fédérateur, et d’investir dans des solutions collectives qui incluent tout le monde dans cette transition ».  

En bref, ce rapport met en évidence les pertes déjà subies et qui perdureront ainsi que les risques qui ne font que se multiplier et s’aggraver si un changement total dans tous les secteurs n’est pas réalisé rapidement. A côté de ça, les scientifiques du GIEC préconisent un tas de solutions envisageables en appelant le monde… à l’action !

Victor van Ypersele

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *