Quatre ans après la sortie d’Amir, un premier opus phénoménal, Tamino prévoit 3 jours de concert d’affilée au Cirque Royal pour satisfaire le public belge, remplit le zénith de Paris en quelques heures et se permet même une tournée solo en Amérique. Malgré ce succès, la sortie de Sahar, son nouvel album, se fait de manière très discrète.
L’anversois de 26 ans et d’origine égyptienne a baigné toute sa vie dans la musique arabe. À la sortie d’Amir, il est décrit par beaucoup comme le nouveau Jeff Buckley. Sa voix est hypnotique, sa musique transcendante. Ses influences orientales mixées à la pureté de sa voix donnent à son style une dimension tout à fait unique. Avec Sahar, on est sur quelque chose de moins évident. Musicalement, c’est plus un travail de surface et la guitare acoustique prend une place centrale sur l’album.
The Longing – Dès la chanson d’ouverture. On sent que l’ambiance n’est plus la même que dans Amir. Tamino est toujours aussi poétique et libre dans son chant mais le travail sur l’air est minime et il y a beaucoup moins de couches instrumentales.
The Flame – Un des bons titres de l’album. Le morceau est bien rythmé par la guitare et la mélodie est intéressante. Cela étant dit, ça reste timide pour un Tamino.
You don’t own me – Ce morceau semble tout droit sorti de la BO d’un James Bond. Tamino essaye de retrouver ce côté épique mais ça manque encore un peu de profondeur.
Fascination – À nouveau un titre plus léger. Assez plaisant à l’écoute, il donne un réel sentiment de nostalgie, ce qui est très différent par rapport au reste du registre, majoritairement sombre et triste, de l’artiste.
Sunflower – C’est une blague ? Angèle chante avec Tamino ? Qui l’eut cru ! Et pourtant, Sunflower est absolument magnifique et est pour moi la première pépite de l’album. Angèle est parfaite dans cet univers mélancolique. Espérons qu’elle s’en rende compte et s’en inspire pour son troisième album. Cette chanson est la porte d’entrée vers une partie beaucoup plus intime de l’album, selon moi.
The First Disciple – C’est le premier single sorti en avril, la rythmique et les arrangements à la guitare sont intéressants mais on en veut plus. L’artiste ne se met pas vraiment en danger
Cinnamon – ça y est ! On touche au cœur du projet et croyez-moi ou non, mais ce titre est romantique et même jovial ! Tamino serait-il heureux ? Mince alors… C’est presque de la musique « good vibe » et étrangement, c’est réussi.
Only Our Love – Une ballade dans l’obscurité très douce. Un morceau encore une fois romantique et très beau dans les paroles.
A drop of Blood – Excellent titre où les origines de Tamino sont à l’avant-plan. On est enfin réellement plongés dans son univers à tel point que l’on peut s’imaginer dans un désert à la tombée de la nuit.
My Dearest Friend And Enemy – Il fallait donc attendre la dixième et dernière chanson, pour retrouver la véritable pureté et inspiration de l’artiste. De loin le meilleur morceau de l’album, Tamino y fait parler tout son talent de chanteur avec sa voix de sifflet sur un air absolument sublime. « I dream of living a life where neither of us fears looking behind ». Alléluia ! C’est la gifle que l’on attend le temps d’un album et elle fait du bien.
Il est clair que Sahar ne m’a pas fait trembler comme je l’aurais voulu. Néanmoins, je vous le conseille car il cache quelques pépites. Laissez-lui donc du temps. Bonne écoute.