Critique pour le Vilar : Jamais – Toujours – Parfois

“Jamais, toujours, parfois”, ce sont souvent les trois options à cocher sur un formulaire pour décrire la fréquence de nos symptômes. C’est aussi le nom de la pièce à laquelle L’Étincelle a eu la chance d’assister au Théâtre Jean Vilar, récemment rénové. Nous avons eu l’agréable surprise de découvrir une pièce pleine d’humour, traitant pourtant d’un sujet plutôt sérieux : les maladies mentales chez les jeunes adultes comme vous et moi, chers lecteurs.

Nous suivons Hanna, une jeune femme à peine majeure, qui a grandi avec une maladie mentale dont le nom n’est jamais cité. Ce n’est pas vraiment nécessaire, on devine qu’Hanna a un équilibre fragile, et que dans sa tête, des millions d’idées se bousculent. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle veut se lancer dans l’écriture de romans. Mais pour ce faire, elle veut arrêter ses médicaments, qui selon elle, bloquent son imagination. Ni sa psy, ni sa mère n’arrivent à la dissuader, et Hanna craque, sombrant peu à peu dans une spirale infernale. Sa relation naissante avec le jeune Oliver, plein de bonne volonté, en souffrira.

En lisant le résumé de cette pièce, j’ai d’abord soufflé, m’apprêtant à passer 1h40 lourde et pénible. Mais il n’en fut rien. Dès le début, la pièce nous plonge dans une ambiance légère, avec un personnage principal, interprété par la talentueuse Capucine Duchamp, pleine d’énergie, attachante et captivante. 

La tension monte progressivement au fil de la pièce. On sent cette jeune femme fragile glisser petit à petit dans la folie. Elle prétend toujours avoir le contrôle de ses émotions, mais finit par être submergée, commettant finalement l’irréparable.

Un quatuor d’acteurs suffit à nous plonger dans ce monde d’abord merveilleux, mais qui vire rapidement au drame. Les personnages secondaires ont un rôle clé, bien que tout gravite autour d’Hanna. Elle captive le public comme personne, c’est comme si on ne voyait qu’elle sur scène. La mère, plutôt discrète, a dû elle aussi développer des stratégies pour faire face à la maladie de sa fille. Les scènes s’enchaînent sans jamais lasser, bien que la dernière partie de la pièce, un peu longue, pourrait être abrégée.

Une pièce minutieusement réalisée, avec des jeux de lumière et un décor envoûtant, qui met en avant les maladies mentales chez les jeunes. Une représentation tombée à pic pour la semaine de la santé mentale organisée sur le campus de Louvain-la-Neuve.

Alice Gilson

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *