Critique « Deadbeat », Tame Impala, 2025

Cinq années se sont écoulées depuis le dernier album de Tame Impala. Pendant ce laps de temps, Kevin Parker, l’artiste australien derrière le projet, a développé sa palette musicale et s’est éloigné de sa marque de fabrique psychédélique, au grand malheur de certains.


Dès la sortie du premier single End Of Summer en juillet dernier, on ressentait ce tournant plus « électro » pris par l’artiste. Les deux morceaux suivants, Loser et Dracula, tous deux sortis en septembre, se rapprochaient déjà un peu plus du « old » Tame Impala. Ces titres, chacun accompagnés d’un clip très bien réalisé, avaient réussi à convaincre plus de fans avec d’un côté, l’air mélancolique de Loser et de l’autre, le rythme entêtant de Dracula, parfait pour s’ambiancer le soir d’Halloween. Restait maintenant à savoir quelle direction allait choisir Kevin Parker pour le reste de l’album …

Un melting-pot musical bien agencé

Avec Deadbeat, Parker nous montre une fois de plus son talent de producteur en explorant différents styles de musique. On est loin du Tame Impala de Currents, album signature sorti 10 ans auparavant, avec son style indie rock psychédélique qui plaisait tant aux fans. Ce nouvel album s’inscrit plus dans une vibe house, électro, délaissant les rythmes à la batterie qui ajoutaient un côté plus « vrai » à ses derniers albums. Nous passons d’une vibe reggaeton avec Oblivion à un délire pop-funky à la Michael Jackson avec Aftertought en passant par presque huit minutes de techno avec Ethereal Connection. Bref, il y en a pour tous les goûts.

Un bon à rien, vraiment ?

Le titre de l’album, « Deadbeat », peut se traduire en français comme « bon à rien ». Les paroles suivent presque toutes le même schéma, celle d’un homme qui ressasse une relation qui est maintenant terminée et qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Certains avancent que Kevin Parker parle de lui-même dans cet album. Selon eux, l’artiste serait devenu bon à rien et aurait passé quelque temps en studio pour nous livrer un projet moyen.

Pourtant Deadbeat reste et deviendra un bon album après plusieurs écoutes affûtées, casque sur les oreilles. Car c’est lorsqu’on se laisse emporter dans son univers que l’on découvre le talent indéniable de l’Australien, seul artiste derrière le projet. Avec ce nouvel album, ce dernier veut nous montrer qu’il se réserve le droit de s’émanciper du « old » Tame Impala afin de s’adonner à différents styles musicaux. Finalement, on pourrait dire que Kevin Parker est un « bon à tout ». Mais est-ce que bon est suffisant ? Il faudra attendre son prochain album pour savoir si le « new » Tame Impala persiste dans sa volonté de découvrir de nouveaux horizons, ou s’il décide de se perfectionner dans un style musical en particulier, pour redevenir le meilleur. 

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