Cara Pils : du pipi de chat à la bière de luxe

Sur les plages de Coxyde, c’est une bière cheap, (très) bon marché. Sur les plages de San José, au Costa Rica, cette Pils est un produit de luxe. 

Wallonie, Bruxelles, Flandre… Où que l’on se trouve dans notre pays, la Cara Pils règne en maître. Elle a terminé plusieurs fois devant la Stella Artois et la Jupiler dans les concours de bière. Surprenant, oui mais la houblonnée à prix mini de la marque Colruyt a la cote auprès de la population belge. 

En 2017, son prix oscillait entre 0.62 et 0.67 cents le litre. A titre de comparaison, notre Jupiler nationale grimpe à plus de 2 euros pour la même quantité de breuvage. Au Costa Rica, elle s’écoulait en 2019 à près de 3 euros le litre. Un prix plus qu’abordable pour nous, moins pour les habitants de ce pays sud-américain. Là-bas, le salaire moyen avoisine les 700 euros. De l’autre côté de l’Atlantique, celle qui culmine à 4,7° est qualifiée de Premium Belgian Pils et appréciée pour son goût. 

La Cara Pils s’exporte bien. Déjà reine au royaume de Belgique, elle conquiert maintenant des contrées lointaines. Depuis plusieurs années, elle a ainsi intégré l’immense marché chinois. Colruyt a passé un accord avec le géant Alibaba, qui commercialise depuis la blonde à sulfureuse réputation.

Derrière sa mousse, une recette obscure

C’est de notoriété publique: les étudiants sont les clients principaux de la Queen Cara. Mais sait-on vraiment ce que notre fidèle compagne de soirée cache sous sa robe ? A l’image de Coca-Cola, Colruyt tient les secrets de sa Pils bien gardés. 

Ce que l’on sait ? Sa préparation ne prend que deux semaines, là où les autres mettent entre quatre et huit semaines à être brassées. Ce que l’on ne sait pas ? Si ce breuvage est un ramassis de fonds de cuve, comme le dit la légende étudiante.

Une des clés de cette recette peu coûteuse : un marketing minimaliste, voire inexistant. Colruyt écoule sa petite protégée surtout grâce au bouche-à-oreille. Et ce bouche à oreille fonctionne tellement bien que les magasins qui vendent ce breuvage ont déjà dû faire face à des ruptures de stock.

En 2015, les étudiants prouvent une nouvelle fois leur amour inconditionnel pour la star de la guindaille. Colruyt veut changer le nom de son bébé. Mais son bébé a été adopté par le milieu estudiantin, qui le trouve très bien comme ça. Une pétition est lancée et signée par plusieurs milliers de personnes. Consciente de son erreur, la marque discount fait un pas en arrière.   

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