Comment Bob Marley, de son vrai nom Nesta Robert Marley, est-il passé de l’enfant précaire jamaïcain à l’une des plus grandes figures emblématiques du monde musical ?
Nesta Robert Marley est né en février 1945 en Jamaïque, d’une mère noire jamaïcaine et d’un père blanc britannique, décédé quelques années après sa naissance. Cette union faisait de lui un enfant métissé, pas très bien vu à l’époque.
Ses premiers pas musicaux
À 14 ans, il se lie d’amitié avec Neville Livingston. Tous deux partagent une passion commune: la musique. Un jour, Nesta tente sa chance auprès d’un certain Jimmy Cliff et enregistre son tout premier son. C’est sans tarder qu’il décide de former un groupe avec Neville Livingston et Winston Hubert McIntosh, devenant les teenagers. Ensemble, ils vont jouer du ska, un genre musical jamaïcain.
Les teenagers vont jouer plusieurs concerts et se faire repérer par une figure légendaire, Joe Higgs. Ce dernier va devenir leur mentor et leur faire changer de nom : Nesta Robert Marley deviendra Bob Marley, Neville Livingston sera Bunny Wailer et Winston Hubert McIntosh se fera appeler Peter Tosh. Les teenagers deviendront the Wailing Wailers.
Joe Higgs les pousse à passer une audition auprès de Coxsone, un grand producteur de ska. Peu de temps après la sortie de leur première musique « simmer down », ils signent avec le label Studio One. Bob Marley y fait la rencontre de sa femme, Alpharita Constantia Anderson qui deviendra Rita Marley. Cette dernière le fera convertir à une nouvelle religion jamaïcaine : le rastafari. C’est un mouvement social et culturel prônant la paix et l’amour de soi, rejetant ainsi toute forme de Babylone, un système oppressif et corrupteur.
Quelques temps plus tard, les Wailers résilient leur contrat avec Studio One et créent leur propre label avec un autre genre musical très dansant : le rock steady. Malheureusement, les Wailers ne connaîtront pas le succès. Quelques années plus tard, Bob Marley se lance dans un autre style musical : le reggae. Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous. Cependant, le groupe ne baisse pas les bras et continue de jouer localement.
En 1972, les Wailers tentent le tout pour le tout et contactent Chris Blackwell, fondateur d’ Island. À partir de ce moment, leur carrière internationale débute. Ils enregistreront plusieurs albums avec ce producteur, notamment « live ».
Le début des problèmes
Un jour, les Wailers décident de revenir à Kingston après une tournée mais la ville est prise dans un chaos gouvernemental : deux partis politiques extrémistes divisent la ville avec les conservateurs d’un côté et les communistes de l’autre. Afin de calmer les tensions, Marley décide d’organiser un concert gratuit pour les citoyens. Mais le 5 décembre 1976, la veille de la représentation, Bob et d’autres se font tirer dessus. Mais ayant un mental d’acier, Bob Marley monte sur scène avec son groupe devant plus de 80 000 personnes.
Après cet évènement tragique, les Wailers se réfugient à Londres et sortent deux nouveaux albums. Pendant ce temps en Jamaïque, la situation devient critique. Face à ce chaos, les Wailers se rendent sur l’île et organisent un nouveau concert, le « One Love ». Pendant l’une de ses chansons, Bob Marley invite les deux leaders politiques à se présenter sur scène. Il va y tenir un discours de paix et d’amour, invitant les deux politiciens à se faire l’accolade la plus historique en contexte de guerre civile. Cette scène fera passer Bob au rang de héros national.
Héritage culturel
En 1980 lors d’un jogging au Central parc new-yorkais avec son groupe, Bob est pris de vomissements. Hospitalisé, le verdict tombe… C’est un mélanome. Le cancer s’est généralisé, le temps qui lui reste est estimé à quelques mois seulement.
C’est le 11 mai 1981 que Bob Marley rendra son dernier souffle, laissant derrière lui le plus gros héritage musical. Il est devenu une figure proue de la musique reggae et du mouvement rastafari.