Année 1997, le monde ne le sait pas encore, mais il va être bouleversé musicalement par la sortie d’un certain album nommé « OK Computer ». Cette œuvre signée Radiohead mélange rock alternatif, mélodies mélancoliques et textes visionnaires. Sa musique brûlante a réchauffé un monde froid et son éclat perdure encore aujourd’hui.
Le public est happé dans un univers où l’homme se débat entre des technologies et la modernité, et ce dès les premières notes de Airbag. Le groupe a fait de chaque son une création à part entière : l’angoisse existentielle dans Paranoid Android, la tendresse désarmante de No Surprises, l’étrangeté de Climbing Up the Walls. Et c’est grâce à la voix fragile qui entrelace peur, solitude et ironie de Thom Yorke, le chanteur du groupe, que cette musicalité est magnifiquement mise en œuvre.
Au plus on se laisse bercer par ces mélodies, au plus on se rend compte que OK Computer n’était pas « OK » du tout. Contrairement à la nostalgie des autres artistes, la bande opte plutôt pour une posture dystopique au travers d’une décision radicale de rompre avec le rock contemporain. Outre les notes, on y trouve une réflexion qui va au-delà des airs, un mélange de critique du capitalisme, d’intélligence artificielle, d’angoisses pré-millénaristes, de folie et d’amour qui inspirait une génération entière.
Une pochette aussi marquante que la musique
Considérée comme l’une des pochettes les plus futuristes et envoûtantes de tous les temps, l’idée de Stanley Donwood et Thom Yorke derrière cette œuvre était de refléter parfaitement les thèmes de l’album. En transformant le chaos routier du célèbre échangeur d’autoroutes d’Hartford en un paysage numérique et onirique, elle incarne parfaitement l’aliénation, la technologie et la déconnexion de leur composition. Dans l’histoire du rock, c’est l’un des rares instants où une infrastructure quotidienne a été immortalisée.
Un héritage toujours vivant
Au-delà d’être un simple album, OK Computer est devenu un symbole international. Il a inspiré, avec sa musique exigeante, visionnaire et profondément humaine, de nombreux groupes tels que Muse, Coldplay ou Arcade Fire.
Avec le recul, on a l’impression que Thom Yorke et ses compagnons avaient déjà pressenti notre époque. Et effectivement, à chaque réécoute, on réalise que leur message reste brûlant d’actualité. Il faut continuer à chercher une voix, une émotion, de l’humanité et ce même derrière le bruit de chacune des machines.
