Des cartables pour se protéger des balles

Le 4 septembre dernier, un élève américain de 14 ans ouvre le feu dans les couloirs de son lycée de Géorgie, blessant un grand nombre de ses camarades et ôtant la vie à deux élèves et deux professeurs. 

Loin d’être un événement isolé, ce drame s’inscrit dans une longue série de fusillades de masse perpétrées dans les écoles américaines depuis des décennies, relançant une fois de plus, l’éternel débat du contrôle des armes à feu aux États-Unis .

Un climat d’insécurité

Dans un pays où 4,6 millions d’enfants vivent dans un foyer possédant au moins une arme chargée et non verrouillée à leur portée, les fusillades en milieu scolaire sont malheureusement largement facilitées. Les armes utilisées dans le cadre de ces incidents sont d’ailleurs, dans la grande majorité des cas, subtilisées dans les foyers, chez un parent ou un ami. De surcroît, la violence armée ne cesse de grandir sur le territoire américain, banalisant et légitimant davantage l’utilisation et la possession d’armes à des fins de protection. Les statistiques sont glaçantes: chaque jour, 130 personnes sont tuées par balle, et plus d’une fusillade de masse se produit aux États-Unis.

“Les guns c’est cool”

La culture du port d’armes est extrêmement enracinée dans la société américaine. Aucun pays au monde ne compte d’ailleurs autant d’armes en circulation (1,2 armes/hab). En effet, un grand nombre d’américains revendiquent toujours fièrement leur droit de posséder et de porter une arme, consacré par le deuxième amendement de la Constitution américaine. L’influence énorme jouée par le lobby pro-arme n’est pas non plus à sous-estimer dans la prise de décisions politiques relatives à l’accessibilité et la circulation des armes. Face au climat d’insécurité engendrée par l’augmentation croissante des violences armées aux USA, Joe Biden avait d’ailleurs tenté, à la fin de son mandat, d’implémenter sans succès une législation prévoyant le raffermissement du contrôle des armes sur le territoire.

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Des évènements instrumentalisés politiquement

À la suite des événements survenus en Géorgie, Kamala Harris s’était exprimée en appelant les Américains à mettre un terme à cette « épidémie de violence armée » dont souffre l’Amérique, considérant les fusillades en milieu scolaire comme un véritable problème de société. Son adversaire politique, Donald Trump, fervent défenseur du port d’armes, pointait davantage la personnalité du tireur qu’il a qualifié de « monstre malade et détraqué ». Il va sans dire qu’un tel évènement suscitant l’émotion d’un pays, ne peut que influencer l’opinion publique sur la question de la réglementation des armes et dès lors, la campagne électorale en cours.

Pose ton flingue

À qui la faute ? Au système, aux parents, aux auteurs eux-mêmes ? Face à un système légitimant et valorisant la possession d’armes, à une culture américaine qui normalise la présence d’armes dans les foyers, ne serait-il pas temps de mettre fin à cette « culture du gun » qui paraît aujourd’hui bien désuète ?

Anaë Lejeune

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