Pourquoi les couleurs quittent-elles nos villes ?

Et si le monde s’enlaidissait ? Après avoir reçu votre fidèle Étincelle dans la rue, il suffit simplement de lever les yeux et d’observer l’architecture de notre chère Louvain-la-Neuve pour constater cela. Tout est uniforme, sans couleur ni charme. Alors que nous avons les moyens de faire vibrer l’architecture, nous la laissons courir à sa propre perte en ne proposant aucune surprise, aucune variation ni de changement. Et si cela nous rendait malheureux ?

Béton, verre, acier et bitume mangent villes et campagnes. On en est arrivé au point où l’effort du beau a laissé sa place à l’architecture de bas coûts, pratique et sans âme. 

D’où viennent ces bâtiments si gris?

C’est après la Seconde guerre mondiale que l’on voit apparaître les premiers sursauts de ce qu’on appelle l’architecture fonctionnaliste. Le fonctionnalisme est un style héritier du mouvement moderniste de l’entre-deux guerre qui s’est en réalité imposé par son seul aspect économique. Mouvement prédominant à l’époque, il s’éteindra à la fin des années 70, mort forte et rapide. 

A cette époque, on construit des bâtiments fonctionnels, efficaces et esthétiquement épurés, souvent en utilisant des matériaux industriels et à bas coûts. Car oui, ce mouvement est aussi une réponse pragmatique aux défis urbains croissants de l’après-guerre : l’essor de la construction rapide et économique compte tenu de la demande croissante de logements. La beauté architecturale s’est ainsi progressivement perdue au profit de l’efficacité et des impératifs économiques. Architecture de précipitation peut-être, la forme est ici exclusivement l’expression de l’usage.

Trouver le bonheur au coeur des villes

L’architecture joue un rôle important dans l’équilibre des individus. Les bâtiments et espaces où nous évoluons peuvent contribuer à notre bien-être, ou au contraire, le nuire. C’est la raison pour laquelle on se sent généralement mieux en se promenant à travers un petit village de Provence qu’à travers des barres de logements dans le centre de Bruxelles.  

La vie urbaine moderne des citadins se situe la plupart du temps dans des environnement artificiels et éloignés de la nature. Ça ne fait sûrement pas d’eux des personnes plus malheureuses que les campagnards. Pourtant des études ont démontré que l’exposition à la lumière naturelle peut améliorer l’humeur et réduire les facteurs de dépression. Les couleurs influencent, elles, également l’humeur, de même que l’utilisation de matériaux naturels peut réduire le stress. Il existe aujourd’hui des projets immobiliers prenant en compte ces impératifs. 

En général, l’architecture a un rôle majeur dans la promotion de la santé mentale et du bien être chez les individus. Et si on transformait nos villes en lieux où il fait bon vivre? Un défi relevé par l’ASBL La Table Ronde de l’Architecture. Partant du constat que l’architecture se dégrade en prenant l’apparence d’un produit standardisé, cette association belge sensibilise aux enjeux de l’architecture avec comme principaux objectifs la pérennité du bâti et l’embellissement de nos villes. 

Chers lecteurs, repensons notre approche de l’architecture ! Plutôt que de privilégier uniquement l’efficacité et les impératifs économiques, efforçons nous de créer des espaces qui nourrissent notre bien-être mental et émotionnel. 

Victor Van Ypersele

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