Le cœur qui palpite, la gorge qui se noue, un frisson vous traverse…. Le sentiment de peur, vous connaissez ? Quoi de mieux en cette saison d’Halloween que de s’installer devant un bon film d’horreur et de se laisser parcourir par ces frissons qu’on aime tellement ressentir. Quelles sont donc les étranges raisons qui nous poussent à rechercher ces sensations ?
Attractions fortes ou maison hantée, moment partagé ou blotti seul sous la couette ; rajouter un peu d’adrénaline à votre quotidien vous fait du bien. Vous est-il déjà arrivé de rire face à une situation effrayante ou de ressentir de l’excitation en écoutant une histoire de fantôme ? Rassurez-vous chers lecteurs, cette réaction, quoi que déroutante, est tout à fait normale.
Un shot de sensations
Dans ces petits « moments frissons », notre corps se trouve sous l’influence d’un cocktail hormonal composé d’endorphine, de dopamine et d’adrénaline étant à l’origine de ce sentiment de bien-être et d’euphorie que nous pouvons ressentir. Lorsque nous sommes exposés à la peur, même lorsque la menace n’est qu’imaginaire, notre cerveau reçoit des signaux contradictoires oscillant entre frayeur et excitation. Il libère alors de l’adrénaline pour préparer le corps à réagir. La sensation de plaisir et le côté addictif de l’expérience sont, quant à eux, provoqués par l’endorphine et la dopamine.
La peur à quelles conditions ?
Des études sur l’exposition à la peur ont démontré que le sentiment de satisfaction est étroitement lié au sentiment de contrôle que l’on exerce sur la situation effrayante. Pour apprécier l’expérience, il faut avoir accepté de se confronter à la peur et, surtout, se sentir en sécurité. Ainsi, le spectateur d’un film d’horreur par exemple, peut supporter le visionnage d’images les plus sanglantes en sachant qu’il peut, à tout moment, mettre fin à l’expérience en quittant la salle ou en éteignant son ordinateur. Evidemment, nous ne sommes pas tous dotés d’une même sensibilité et d’une même tolérance à l’incertitude, ce qui explique que certains réagissent plus que d’autres à ces stimuli.
La peur vous fait du bien
Passer la porte d’une maison hantée ou d’une salle de cinéma c’est avant tout un moyen d’échapper au quotidien, de dépasser ses limites mais aussi de se sentir vivant. De nombreuses études ont démontré que l’on peut ressentir un réel sentiment d’accomplissement et de satisfaction personnelle après avoir vécu l’une de ces petites frayeurs. Se confronter à des situations angoissantes permettraient d’ailleurs de nous aider à gérer notre stress et nos émotions et, ainsi, d’appréhender plus sereinement de futures situations stressantes.
Pour le Dr. Philippe Stéphan, psychiatre spécialiste du sujet, les récits horrifiques nous procurent de la satisfaction car ils reflètent très souvent une partie de nos désirs les plus inavouables. Loin de dire que l’homme est un monstre aux pensées perverses, ce-dernier soutient que ces histoires effrayantes permettent de canaliser nos désirs et nos angoisses.
Frissonner ensemble
Une étude menée par des chercheurs de l’université de Pittsburgh a également démontré que la peur pouvait rapprocher les gens. Il était question, dans cette expérience, d’analyser l’effet qu’une visite dans une maison hantée pouvait avoir sur un groupe d’individus. À la grande surprise des chercheurs, les résultats ont montré que les individus en ressortaient, beaucoup moins stressés et déprimés de cette expérience mais, aussi, que cette situation leur avait permis de tisser des liens très rapidement. À toi qui cherches à te rapprocher de ton crush, achète donc deux places pour le dernier film d’épouvante ! Qui sait ? Cela peut marcher…