Et si l’ère du numérique ou l’explosion des connaissances scientifiques entamaient le début de la chute du mythe ? Qu’est-ce que le mythe représente et en a-t-on encore besoin ? Et s’ils étaient plus importants que ce que l’on pourrait croire ?
De l’Odyssée à la Bible, les mythes ont toujours eu une place au sein de la société. Ils ont décrit des civilisations et forgé des empires. Sans être trop démesuré, on pourrait même dire que ces mythes ne font pas seulement partie de la société mais qu’ils incarnent elle-même.
Un mythe ?
S’il y a bien un point commun derrière chaque mythe, c’est le récit, l’explication d’un phénomène. Au départ partagé par l’oralité, le mythe s’est rapidement modernisé et s’est inscrit dans l’écriture. Dans son contenu, il se divise en différents thèmes : création du monde, récits de Dieux ou d’Hommes idéaux, phénomènes naturels et bien d’autres.
Forger des empires ?
Au-delà d’être un produit de leur époque et d’en partager les caractéristiques, les mythes sont aussi un moyen de construire le futur. Si Alexandre le Grand n’avait pas été bercé toute son enfance dans l’épopée d’Ulysse ou de la guerre de Troie, serait-il devenu l’un des plus grands conquérants de son temps ? Les rois du passé et d’aujourd’hui n’ont-ils pas un jour suivi leur religion comme guide de vie ? L’Histoire ne fait que le confirmer et nous rapproche un peu plus de notre réponse.
La Science, la fin du mythe ?
Si la Science peut être considérée comme un récit, évoluant de paradigme en paradigme au fil des siècles, sa dimension technique elle-seule nous rappelle qu’elle n’est pas un mythe. Elle apporte d’ailleurs des réponses aux questions autrefois répondues par les légendes. Nous pouvons ainsi nous poser la question : la Science sonne-t-elle le glas de ces fameux mythes et légendes ? Oui et non. Effectivement, le sens littéral des mythes de la création du monde ou de Dieux vengeurs peut nous sembler aujourd’hui assez ridicule, mais il serait fallacieux d’omettre la dimension morale de ces histoires. Chaque mythe n’est pas seulement la justification ou l’explication d’un phénomène mais permet aussi de transmettre des valeurs qui témoignent d’une certaine époque et de certaines mœurs. Cette capacité, la Science ne la possède pas et c’est ce qui nous permet de dire que les mythes n’en sont pas à leur fin.
Mythe d’aujourd’hui et de demain
La technologie moderne (téléphones, ordinateurs, etc.) ne limite pas notre consommation de mythe. Ce sont de nouveaux moyens, de nouveaux intermédiaires qui, au contraire, permettent l’émergence de nouvelles légendes, de nouveaux mythes, ou de l’actualisation des anciens écrits, avec de nouvelles valeurs. Aujourd’hui, on ne s’en rend peut-être pas compte, mais les mythes sont présents en continu dans notre quotidien et nous forgent plus que vous ne pouvez le penser. Les entrepreneurs, les super-héros, l’IA comme force divine ou le culte des célébrités musicales sont tous des exemples de mythes modernes et la liste pourrait continuer ainsi indéfiniment. Non, les mythes ne disparaîtront ni aujourd’hui, ni demain. Ils nous apportent sens et valeurs, des notions fondamentalement liées à notre condition humaine. Comme le dit l’adage : « Les faits, ça meurt, il n’y a que les légendes qui sont éternelles ».