Depuis déjà plusieurs mois, le sujet de l’insécurité dans nos transports en commun est à l’ordre du jour. Simple sentiment d’insécurité personnel ou réelle menace pour les voyageurs ? Faut-il désormais craindre de prendre le train ?
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Le nombre d’agressions rapportées par les autorités belges est en constante augmentation. Au cours de l’année dernière, 751 voyageurs ont été victimes d’une agression dans les transports en commun belges. Les membres du personnel ne sont pas en reste puisqu’ils sont également la cible d’agressions récurrentes. La SNCB rapporte à ce propos qu’en moyenne cinq membres de son personnel sont agressés chaque jour. En réponse à ce constat alarmant et reflétant l’inquiétude de nombreux navetteurs belges, le gouvernement fédéral avait annoncé fin août la mise en place d’un plan d’action projetant de restaurer la sécurité en Gare du Midi, faisant alors de cette préoccupation publique une réelle priorité politique.
Un sentiment d’insécurité déjà bien présent
Une étude menée en 2020 par le SPF Mobilité avait démontré qu’un belge sur trois évitait de prendre les transports en commun en raison d’un sentiment d’insécurité personnel. Pour Julien Noble, sociologue, ce sentiment peut notamment s’expliquer par trois facteurs. D’abord par un facteur social notamment lié à l’anxiété de voyager seul et à la peur de l’autre. Ensuite, les modalités même de fonctionnement de certains transports représenteraient également une source de stress pour certains voyageurs. Enfin, l’infrastructure de certains lieux renforcerait aussi ce sentiment d’insécurité.
La Gare du Midi : symbole de l’insécurité
Il serait bien naïf de penser que ce problème d’insécurité n’est qu’un phénomène isolé, propre à la Gare du Midi. Depuis déjà plusieurs années, l’insalubrité et l’insécurité dans le quartier du Midi inquiètent. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler désormais d’un véritable « quartier de la honte », pourtant vitrine de notre petit pays à l’international, constituant notamment le point du chute du Thalys et de l’Eurostar. Problèmes liés à la drogue, errance de nombreux sans-abris, propreté déplorable et infrastructures dégradées : telles sont aujourd’hui les conditions auxquelles sont confrontés les voyageurs. Ces problèmes étant davantage visibles la nuit, la Gare du Midi est devenue, pour de nombreux belges, un lieu à proscrire et le symbole de l’insécurité dans nos transports en commun.
Un plan d’action comme solution
Le plan d’action mis en place depuis la fin des vacances par le gouvernement fédéral et coordonné par le centre de crise national se déploie en trois axes : la lutte contre la criminalité et l’illégalité dans la gare et ses abords, la lutte contre la drogue et l’insalubrité et enfin, l’adaptation et la modernisation des infrastructures actuelles, passant notamment par le renforcement du système de vidéo-surveillance. Si la Gare du Midi est la première concernée, cette prise de mesure est néanmoins destinée à s’étendre, bientôt de manière globale, à notre système de transport belge. Il est donc à espérer que la situation s’améliorera à l’avenir afin que toutes et tous se déplacent de manière plus sereine. Prions néanmoins que cette crise sera gérée avec humanité et que sans-abris et illégaux ne seront laissés pour compte au prix de la sérénité des autres.