Acheter des propriétés, des chemins de fer, recevoir des loyers, aller en prison ou au parc. En bref, tout le monde connaît le but du Monopoly. Le jeu est le plus vendu au monde depuis 1935. Pourtant, alors qu’il a inspiré des centaines de créateurs, son histoire n’est pas connue de tous.
Partout, on lit que le Monopoly a été créé en 1935 par un certain Charles Darrow. Dans les faits, la réalité est tout autre. C’est trente ans plus tôt qu’une femme créa le Monopoly. La conceptrice et féministe, Elizabeth Magie confectionne le premier exemplaire, « The Landlord’s Game », qui sera breveté en 1904. À la base, deux types de règles encadraient le jeu. La première règle, bien connue du grand public, est de devenir riche et de dépouiller l’adversaire. La deuxième met en avant la coopération durant la partie.
Elizabeth Magie prend conscience qu’un jeu n’est pas seulement utile pour se divertir, mais aussi pour propager un message. Son but, via The Landlord’s Game, est de dénoncer les monopoles, l’oppression des rentiers de l’immobilier sur les locataires et les rouages du système capitaliste. Elle illustre les concepts de surprofit, d’impôt unique et de privilège économique. En effet, The Landlard’s Game est basé sur le constat qu’on recherche continuellement à accumuler des capitaux.
Propulsion en 1935
Bien plus tard, Charles Darrow, un chômeur ruiné par la crise de 1929, crée un prototype du jeu. Il va l’améliorer sur certains points avec la création de maisons et d’hôtels en bois, de cartes manuscrites, ou encore en illustrant le plateau sur une toile cirée. C’est avec ses améliorations que The Landlord’s Game deviendra le jeu connu de tous.
Charles Darrow décide de le proposer à l’éditeur de jeu, Parker Brothers. Mais, suite à des défauts et à sa complexité, le jeu sera refusé. Malgré ce rejet, Monsieur Darrow ne se démotive pas et lance son projet de son côté. Le jeu sera un succès immédiat. Parker Brothers rebrousse chemin et propose d’acheter les droits de Charles Darrow et d’Elizabeth Magie en 1935. Les années suivantes, le succès continue de grandir. La conceptrice de jeu, ravie que son message se propage, ne demande que 500$. En voyant la popularité du jeu grandissante, elle essaye de revendiquer sa légitimité, mais en vain suite à l’achat de ses droits.