8 mars, retour sur le parcours des femmes à l’université

Qui dit 8 mars, dit Journée internationale pour les droits des femmes. Une belle occasion de revenir sur le parcours des femmes dans les universités belges et plus particulièrement chez nous, à l’UCLouvain.

La Reine Rania de Jordanie, militante pour l’éducation des filles écrivait : « J’ai toujours été convaincue qu’en éduquant une fille, vous donnez du pouvoir à toute une nation ». 

L’enseignement des femmes a considérablement fait évoluer la société et a permis à de nouvelles voix de s’élever et de se faire entendre. C’est pourquoi, il est primordial de s’y attarder. 

Les femmes dans les universités belges

C’est à partir de la Belle-Époque, période s’étendant de la fin du XIXe siècle jusqu’au début de la première guerre mondiale et marquée par des progrès socio-économiques importants, que le statut des femmes dans les universités belges prend un tournant majeur.

Par les aspirations féministes qui prennent progressivement place dans la société, les femmes commencent à revendiquer l’accès à l’enseignement supérieur. Les mentalités encore circonspectes, une ouverture aux femmes dans les universités était encore mal vue et désapprouvée par les institutions universitaires.

C’est en 1880 que l’Université Libre de Bruxelles ouvre pour la première fois ses portes aux femmes. Elle sera suivie rapidement par l’Université de Liège et celle de Gand.

Seulement, l’ouverture des universités belges aux femmes reste toujours boiteuse. Il suffit de s’attarder sur « L’affaire Popelin » qui représente un réel échec pour les féministes belges. Marie Popelin (1846-1913) est une juriste belge et première femme docteure en droit de Belgique. En 1889 et 1890, elle s’est vu refuser de prêter le serment d’avocat par les juridictions belges en raison de son sexe. Cette affaire donnera suite à la création en 1892 de la Ligue belge du droit des femmes. 

Les femmes à l’UCL

L’Université Catholique de Louvain met plus de temps à accepter les femmes en son sein car c’est en 1920 que cela se réalisera. L’année suivante, l’UCL comptait 39 femmes qui restaient séparées toutefois des auditoires des garçons. Un nombre qui stagnera durant une bonne dizaine d’années.

La fin de la Seconde Guerre Mondiale avec le suffrage universel mixte de 1948 ainsi que le changement des mentalités de mai 1968 font considérablement décoller le pourcentage de femmes à l’UCL. On passe de 5% en 1931 à 28% en 1969.

A ce jour, l’UCL compte près de 54% d’étudiantes avec 45% de doctorantes et 43% de docteures. Un progrès qui reste en travaux quand on connaît l’effilochage progressif des femmes au fil de leur ascension universitaire ainsi que le maigre pourcentage de 14% qui représente le nombre de professeures ordinaires au sein de l’UCL. 

Il a fallu finalement des dizaines années avant que les femmes puissent accéder aux universités et, en parallèle, aux professions jusqu’alors réservées aux hommes. Instable et discriminée, la place des femmes à l’université est un combat qui continue de durer encore aujourd’hui .

Victor van Ypersele

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