Les drogues sont prohibées dans la plupart des pays du monde. Mais qu’en est-il en Belgique ? Et quels sont les enjeux de la légalisation des stupéfiants ? Faisons le point ensemble !
En Belgique, la matière des drogues est essentiellement régie par la loi du 24 février 1921 sur le trafic de stupéfiants, qui a fait l’objet de nombreuses évolutions, et ce notamment sous l’influence de la scène internationale ainsi qu’en raison de l’apparition constante de nouvelles drogues. Cette loi poursuit un double objectif : réprimer la production, la détention et la vente de drogues illicites et lutter contre le trafic. La drogue est donc bel et bien interdite dans notre beau pays ; jusque-là, pas grand-chose de nouveau.
En revanche, on dit souvent que le cannabis est autorisé moyennant certaines conditions, la notion de « consommation personnelle » est souvent évoquée ; que dit la loi ? Selon l’arrêté royal du 6 septembre 2017, la détention de cannabis en vue d’usage personnel constitue un délit. Prends garde à toi puisqu’il s’agit d’une infraction punissable d’une amende ou d’un emprisonnement ! Contrairement aux rumeurs, ce n’est donc absolument pas autorisé de détenir ou de cultiver du cannabis en Belgique. Mais ces rumeurs ne sont pas sans fondement puisqu’il faut tenir compte de la circulaire du Collège des procureurs généraux du 21 décembre 2015 qui parle de tolérance. En pratique, si la consommation est considérée comme destinée à un usage personnel (c’est-à-dire que la quantité de cannabis n’est pas supérieure à trois grammes ou une plante cultivée), les policiers vont faire preuve de tolérance. Concrètement, cela va généralement mener à une confiscation des substances et à un procès-verbal simplifié qui ne fait pas l’objet de poursuites en justice.
En résumé, les seules drogues autorisées sont donc, sans étonnement, le tabac, l’alcool (oui, il ne faut pas que c’est incontestablement une drogue) et une exception dans le cas du cannabis quand il contient moins de 0,2% de THC mais dans ce cas il n’y a pas d’effet psychotrope (à mon sens, aucun intérêt).
La question mérite d’être posée : faut-il légaliser la drogue ? Peut-être faudrait-il lancer le débat sur la dépénalisation des stupéfiants, des drogues douces telles que le cannabis, à l’image de nos voisins Néerlandais ou encore de nos amis Canadiens qui ont franchi le pas il y a quelques années (en 2018). En effet, la lutte contre la consommation et le trafic de drogue est vaine ; malgré tout, ceux qui veulent consommer, en consomment, causant de multiples problèmes sociétaux : mort par ingestion de produits puissants, travailleurs non déclarés et donc non protégés, argent non-imposé, … Partant de ce postulat, ne serait-il pas intéressant de fournir un encadrement juridique à l’usage des stupéfiants ? Cela pourrait permettre, notamment, de fixer des règles sanitaires strictes afin de contrôler les composants et limiter les effets néfastes sur la santé. De créer de l’emploi et c’est en plus une source de recette gigantesque pour notre économie. Autant d’avantages qu’on en vient à se demander pourquoi est-ce encore prohibé ? Il ne faut pas oublier que cela reste des substances néfastes pour la santé et que le devoir de l’État est de protéger ses citoyens. Légaliser inciterait certainement quelques-uns à se droguer, ce qui est clairement à éviter.