Plusieurs fois par année, des institutions classent les universités du monde. De cette façon, l’université qui peut prétendre au titre à ce titre attirera un maximum d’étudiants en son sein. Mais quelle est la légitimité de ces institutions et des critères de ces dernières pour classer les Alma Mater mondiales ?
L’Université d’Oxford, Harvard et l’Université de Cambridge. Voilà les trois meilleures universités du monde selon le classement Times Higher Education, un des trois classements mondiaux. Trois car deux autres classements existent comme celui de Shangaï et le QS World University Rankings. Pour ne pas améliorer la chose, les critères sont aussi différents entre ces classements. La plupart du temps, le score final est basé sur des notes et c’est la pondération des ces dernières qui vont attribuer les places. De quoi faire perdre la tête au monde académique.
Des critères irréalistes
L’existence de plusieurs classements ne reflète qu’une partie du problème. Le vrai souci se situe plutôt au niveau des critères quantitatifs car ils ne se basent pas sur la réalité du terrain. Par exemple, parmi les cinq critères du Classement de Shangaï, quatre sont liés à la recherche et au nombre de Prix Nobel (physique, chimie, médecine et économie) issus de l’université ainsi que du nombre de Médailles Fields en mathématiques (l’équivalent du Prix Nobel pour cette discipline). Chaque critère compte pour 20% de la note. Le cinquième critère, lui, prend en compte l’enseignement et compte pour 10 %. Le nombre de citations dans les travaux réalisés complète la note finale. D’autres matières comme les sciences sociales ou la littérature ne sont pas considérées par ces rankings.
En clair, si une université n’a pas eu de Prix Nobel, cette dernière n’obtient quasiment pas de points et se trouve dans le bas du classement suite à ces critères restrictifs alors qu’elle possède, sûrement, d’autres capacités d’enseignement et de formation de ses étudiants tout aussi qualitatives.
Dans un autre cas, une université qui obtient un Prix Nobel, même 30 ans plus tard, peut gagner des dizaines de places. Même si le Classement de Shanghaï semble déconnecté de la réalité, le classement Times Higher Education y colle mieux. Ces critères étant : la qualité de l’enseignement, la recherche, l’internationalisation des activités et la valorisation du travail.
La course à la meilleure place
Pour obtenir le prestige de faire partie des 100, 10 voire 5 meilleures universités du monde, les institutions n’hésitent pas à jouer des coudes et donner lieu à de réelles compétitions entre elles. C’est d’abord sur les doctorants et acteurs de la recherche des différentes universités que la pression est mise afin de se démarquer des autres. De grosses dépenses sont aussi souvent effectuées pour atteindre les exigences. De plus, des transferts d’académiques ont lieu à l’instar des joueurs de football, contraignant les chercheurs à citer les universités dans leurs publications même si ces derniers ne sont pas restés longtemps en leur sein.
Et les universités belges là-dedans ?
Le dernier classement publié est celui de Times Higher Education, considéré comme le plus fiable. La première université de Belgique est à la 42èmeplace et c’est l’homonyme de notre chère Alma Mater, la KU Leuven qui l’occupe. En ce qui concerne l’UCLouvain, elle est parmi le top 200 en se classant à la 170èmeplace. L’année passée, elle occupait la 158ème position.