Nancy Wake, l’insaisissable résistante

Hardie, audacieuse, tenace… Autant d’adjectifs pour décrire Nancy Wake, cette jeune résistante australienne à qui l’on doit plus d’une mission réussie. Histoire d’un destin extraordinaire, au cœur de l’horreur de la Seconde Guerre mondiale.


Une jeunesse intrépide
30 août 1912. Quelque part en Nouvelle-Zélande, Nancy Wake voit le jour, entourée de ses cinq frères et sœurs. Premier coup de massue : alors qu’elle n’a que deux ans, son père abandonne sa famille et cette dernière s’exile en Australie. La jeune Nancy y grandit et sa force de caractère aussi. Après de brillantes études d’infirmière, elle intègre une école de journalisme à Londres, puis débarque à Paris. Le jour, elle y est reporter pour un groupe de presse américain ; la nuit, elle arpente joyeusement les boites branchées de la capitale.

Le début de l’horreur
En 1933, tout bascule. Hitler monte au pouvoir. Un soir, Nancy assiste à une scène qui la marquera à jamais : un groupe de nazis s’en prend à une famille de commerçants berlinois, à qui il inflige injures et tortures sur la place publique. Vision d’horreur… Indignée, la journaliste jure de tout faire pour éviter que de pareils massacres se perpétuent.

Un dévouement à toute épreuve
A 27 ans, elle s’engage dans l’armée en tant qu’ambulancière puis rejoint la Résistance française pour y assurer la fonction de courrier. Elle participe notamment à l’évasion de prison de Ian Garrow, un officier britannique. Accompagné de son conjoint, Nancy recueille des pilotes anglais pour les soigner, les loger ainsi que leur transmettre de faux papiers et les contacts nécessaires pour reprendre le combat.
Mais les Allemands s’impatientent… Nancy leur échappe, les ridiculise, mais ils ne parviennent pas à mettre la main sur celle qu’ils surnomment « la Souris blanche ». Si bien qu’elle devient la personne la plus recherchée par la Gestapo, avec 5 millions de francs à la clé de celui qui la livrera. Cela fonctionne : la résistante est arrêtée et torturée pendant quatre jours. Mais elle tient bon, garde le silence et finit par être relâchée, faute d’informations.

Des missions cruciales
Nancy devient alors agent secret dans les services britanniques. Elle apprend à maitriser les techniques d’espionnage : tirs, explosifs, sabotages… et s’engage ensuite dans de nombreuses missions. L’une des plus importantes consiste à être parachutée en Auvergne pour y transférer des armes aux résistants cachés dans les montagnes. L’objectif ? Préparer le soulèvement armé en lien avec le débarquement en Normandie. Problème : son groupe a perdu la radio lors d’un raid des troupes allemandes… Inarrêtable, l’Australienne décide de parcourir plus de 200 km en vélo pour trouver un autre opérateur.

Un héroïsme reconnu
Son courage sera récompensé à la fin de la guerre. Nancy devient la femme la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale, entre autres par la prestigieuse Croix de chevalier de la Légion d’Honneur. Preuve que les personnages féminins, bien que longtemps omis des manuels d’histoire, ont joué un rôle essentiel dans les périodes de guerre. En détournant la naïveté des ennemis, (trop) peu méfiants à l’égard de la gent féminine, Nancy Wake a grandement contribué aux exploits de la Résistance. Chapeau bas.

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