Critique pour Le Vilar – L’Empreinte

Pour cette première représentation de L’Empreinte, mise en scène par Jean-Michel d’Hoop, le public a plongé dans l’univers du théâtre de marionnettes et en a découvert toute la finesse et la technicité. 

Dans cette pièce, nous suivons quatre marionnettes : Lucille et sa grand-mère Mimi, venues de Belgique, ainsi que Kunda et sa grand-mère Mukandori, originaires du Rwanda. Lucille et Kunda sont nées exactement au même moment (même jour, même heure, même seconde) et malgré la distance entre leurs origines, un problème les unit : elles n’ont plus complètement accès à leurs émotions. 

Les secrets et les silences de leurs grands-mères pèsent sur elles, et pour avancer, elles doivent comprendre ce qui leur a été caché. Pendant 1h20, le public embarque dans leur voyage : un parcours entre rêves et mémoire, à la recherche de souvenirs enfouis. 

Sur les planches, la coordination entre la voix et les gestes des comédiens est bluffante. Ils sont parfois deux, trois voire quatre personnes par marionnette et à travers elle, ils ne font plus qu’un. La fluidité et le silence de leurs mouvements sont déconcertants, la magie opère chez les spectateurs et les marionnettes prennent définitivement vie.  

L’Empreinte, c’est aussi un véritable mélange, à la croisée des continents et des arts. Théâtre, danse et chant s’entrelacent et forment un ensemble indissociable. De même, les langues d’origine des comédiens se mêlent et se répondent, enrichissant encore cette harmonie. 

Si l’on devait relever un point négatif, ce serait sur le décor, qui apparaît quelque peu superflu voire décevant. Bien que des formes triangulaires apportent un mouvement intéressant, elles manquent souvent de sens ou de justification. En revanche, la beauté des marionnettes émerveille le public, qui reste sans voix devant la qualité du travail accompli. 

L’Empreinte est une belle aventure théâtrale qui nous invite à réfléchir sur les mystères et les secrets qui nous échappent. Tout comme Lucille et Kunda, le public est confronté à des vérités qui restent cachées, offrant ainsi une dimension intrigante au spectacle. Les Étincelants ont passé une agréable soirée au Vilar, captivés par l’originalité de cette œuvre, et certains secrets restent sans doute à découvrir…

Noah Walravens

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