L’Amouf ouf, ouragan cinématographique

Alors que Le Comte de Monte-Cristo s’impose tout juste comme chef-d’œuvre du cinéma français, Gilles Lellouche espère maintenir la cadence avec la sortie de son film L’Amour ouf. L’acteur français passe derrière la caméra et se lance un paris audacieux : capturer passion et tourments. L’Amour ouf, un scénario ouf ? 

Dans une histoire contrastée mais passionnée, Jackie et Clotaire expérimentent ce qu’on appelle communément le « coup de foudre ». Elle, studieuse ; lui, désinvolte. Lellouche jongle avec les contrastes : la différence de classes sociales, l’amour et la haine, le désir et le danger. Le jeune délinquant,, interprété par Malik Frikah, s’adonne aux joies de l’amour tout en multipliant les mauvaises fréquentations. Faute d’avoir fait confiance aux bonnes personnes, Clotaire arrache la naïveté de Jackie, jouée par Mallory Wanecque. Rattrapés par leur destin, le duo touchant s’essouffle.

Romance, comédie ou mélodrame ? 

Les effets de caméra dominent le visuel. Animé depuis de longues années par le projet d’adapter le roman Jackie Loves John de l’auteur irlandais Neville Thompson, Gilles Lellouche mêle avec audace les styles et les plans. Il exploite les extrêmes et se noie entre comédie musicale et cinéma de genre. 

Un casting « ouf »

Lellouche ose une durée de près de trois heures dans laquelle on suit la lutte intérieure de Jackie et Clotaire sur plusieurs décennies. À la seconde moitié du film, le duo formé par Malik et Mallory cède l’écran à Adèle Exarchopoulos et François Civil. On pouvait certes s’attendre à des prestations grandioses de ces deux acteurs confirmés, mais la réelle révélation du film est Malik Frikah. De la fragilité à une violence indomptée, incontrôlée, ce nouvel espoir du cinéma jongle avec une palette d’émotions. Malik et Mallory ne mentent pas à la caméra et offrent la profondeur dont ce film a besoin. À leurs côtés, Vincent Lacoste et Alain Chabat rejoignent le casting et ne manquent pas de servir l’objectif avec des performances remarquables. 

Un pas entre sincérité et brutalité 

L’Amour ouf laisse un sentiment ambivalent. Les montagnes russes émotionnelles des personnages résonnent avec le public qui oscille entre rires et silences devant les scènes de violence. Gilles Lellouche utilise toutes les cordes à son arc, qu’il concentre dans un seul et même tableau ; on le salue pour la générosité du film. Mais une générosité démesurée peut parfois aussi être un vilain défaut…

Clémentine Samain

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