Depuis plusieurs mois, un mouvement étudiant d’une ampleur inédite agite les campus en Belgique et ailleurs. Les étudiants demandent un boycott académique d’Israël en réponse au génocide à Gaza. Retour sur un mouvement qui prend racine dans un contexte international et s’inscrit dans l’histoire des luttes sociales belges.
En mai 2024, les étudiants de l’Université de Gand lançaient une occupation de leur campus, un mouvement qui a rapidement gagné d’autres universités à travers le pays. Cette série d’occupations s’inscrivait dans un climat de colère mondiale face aux multiples violations du droit international par Israël. Dès les premières semaines, des manifestations ont dénoncé le soutien implicite des pays occidentaux à Israël, pointant notamment la collaboration entre universités israéliennes et les institutions académiques en Europe.
De New York à Liège, une vague de solidarité mondiale
Le mois précédent, en avril 2024, l’occupation inédite de l’Université Columbia à New York avait déclenché un élan de solidarité globale. Un mouvement qui a permis une croissance rapide de la mobilisation étudiante, avec des milliers de jeunes déterminés à faire avancer la cause par le boycott académique. En popularisant cette idée, les étudiants ont sensibilisé une génération entière à l’oppression des Palestiniens.
Leur mobilisation a porté ses fruits, avec des universités comme Gand et Liège qui ont pris des engagements importants. Une lutte qui rappelle les grands mouvements étudiants contre la guerre du Vietnam ou l’apartheid en Afrique du Sud. Une fois de plus, l’activisme montre que l’on peut avoir un véritable impact sur la politique. Bien que les occupations aient souvent été jugées inappropriées, l’histoire a toujours fini par donner raison aux étudiants.
Une mobilisation qui porte ses fruits
La revendication clé du mouvement étudiant vise à dénoncer la complicité des universités israéliennes dans la colonisation, l’apartheid et le génocide. Il ne s’agit pas d’un acte symbolique : les universités israéliennes jouent un rôle central dans le développement de technologies militaires utilisées dans les conflits. En brisant les liens universitaires internationaux, l’appareil militaire d’Israël serait lourdement fragilisé.
Des précédents historiques comme le boycott académique contre l’apartheid en Afrique du Sud montrent que ces actions peuvent avoir un impact réel. À cette époque, les universités belges avaient également été mises sous pression pour cesser toute coopération avec le régime sud-africain.
Plus qu’un simple mouvement ?
Au-delà de la rupture des liens académiques, cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement plus vaste de contestation des inégalités mondiales. Elle réunit étudiants, professeurs et personnel de l’enseignement supérieur, comme le montre bien la lettre ouverte gantoise signée par plus de 1 500 personnes.
Malgré les succès obtenus, la route est encore longue. Certaines universités cherchent à contourner leurs engagements. Les liens économiques ou militaires entre Israël et l’Occident restent solides.
La mobilisation doit se poursuivre pour maintenir la pression et obtenir des résultats durables. Les occupations étudiantes, en plus de leur impact direct, rappellent l’importance de l’engagement collectif dans les luttes sociales. Ce mouvement actuel puise dans l’histoire des luttes étudiantes et ouvrières en Belgique, et démontre une fois de plus que l’unité et la solidarité peuvent provoquer de réels changements.